De novembre 2013 à mars 2018
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Je ne pensais pas que ce billet destiné à être le dernier d'a-cajou soit aussi prolixe mais il définit bien la voie que j'ai décidé, désormais, de prendre.
C'est donc avec Rome que je vous quitterai sur ce site et j'en suis bien heureuse car c'est une ville qui pour moi compte énormément. J'y ai vécu des années extraordinaires ! des années de découvertes, de naissance ... je me suis toujours dit qu'avant Rome, je n'étais pas encore née ! C'est étonnant n'est-ce-pas ? mais à l'instar des artistes du XVII e siècle qui prenaient le chemin de l'Italie et s'épanouissaient dans leur art, je suis devenue avec cette ville, une personne plus vivante !
Je me suis découverte de l'espèce des éponges ... j'y ai absorbé, appris tout ce que je sentais important pour moi mais aussi tout le reste, tout ce qui m'attirait, ... je voulais que cette ville n'ait plus de secrets pour moi ... je voulais la faire mienne, l'intégrer à mon ADN, c'était beaucoup !
J'y suis retournée il y a un peu plus de 3 ans ( voir sur le site le billet Rome, ville nouvelle ), après plus de 20 ans ! ce fut déjà un choc ; le centre ville commençait déjà à changer, dans un sens de globalisation indécente, trusté par les grandes marques de luxe ... puis il y a quelques semaines ... et ce fut de nouveau le choc !
En moins de deux jours, j'ai réussi à déambuler dans les lieux qui n'importaient, excepté le Trastevere ( manque de temps ), les photos sont donc mises par ordre de marche, du moment où je suis descendue du bus venant de l'aéroport à la gare centrale, à ma dernière halte sur les marches de Piazza di Spagna.
J'y note les nouveautés positives, les changements ou les disparitions de lieux et mes souvenirs.
Je finis avec le légumes de saison : il carciofo et une surprise.
Soyez attentifs au déroulé car dans ce reportage se cache le futur site.
Allez, c'est parti !
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IL MERCATO CENTRALE
C'est bien étudié ! quand vous descendez du bus venant de l'aéroport, on vous dépose à l'arrivée dans Rome, à la gare Termini, devant ce tout nouveau marché, très moderne, dans la signalétique et la décoration intérieure.
Vous y trouverez une quantité incroyable de propositions gustatives, de la pizza, des spécialités siciliennes, des plats vegans, végétariens, etc. L'ambiance y est conviviale puisque vous avez à votre disposition des tables et des chaises hautes pour vous installer dans les allées sur trois niveaux.
Rassasiée en sortant du marché, sur la droite, je me suis dirigée vers la via Nazionale qui descend directement sur la piazza di Venezia.
Il faisait un temps magnifique ... j'en avais tant besoin de cette sensation d'éternité, de temps suspendu ...
J'ai pris la via del Corso, sur la droite ; c'est une rue devenue très commerçante, elle est l'axe central de la ville, longue de 1500 m, elle relie donc la place de Venise à la place du peuple ... j'ai donc eu besoin de m'arrêter dans la première petite église sur la droite. Je me souvenais d'un lieu où en plein été je me réfugiais pour fuir la chaleur mais aussi les touristes toujours et encore plus nombreux ! La particularité de cette église ce sont toutes les parois qui ont été peintes en faux marbre, excepté l'autel.
En sortant, je suis allée retrouver mon ami Alessandro, sa mère, sa soeur et son ami pour un dîner de retrouvailles. Je trouve extraordinaire que tant d' années passées n'affectent pas certaines relations, elles restent fraîches et conviviales comme au premier jour. Ce soir là, je fus émue par la profonde gentillesse d' Alba, Silvia, Ricardo, Alessandro et de la mère de Tonino, voisine qui ne m'avait pas oubliée malgré toutes ces années !
Ma première destination , le lendemain matin alors que la pluie s'était invitée, fut
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CAMPO DI FIORI
Depuis ma dernière visite, il y a trois ans, le marché n'a pas beaucoup changé et Giordano Bruno surplombe toujours de sa superbe stature, les pavés de cette place.
Les vendeurs de légumes sont toujours aussi nombreux, de même que les spécialités italiennes et les personnages hauts en couleurs qui le caractérisent. En prenant les photos de l'étal ci-dessous, je me suis faîte incendier par la femme qui le tient.
<< - Ma IO mi alzo alle cinque della mattina, non passo il mio tempo a prendrere delle fotografie . Vuole comprare delle verdure signora ? Non tocare per favore, non tocare ma che vuol dire questo comportamento ! ( MOI je me lève à cinq heures du matin, je ne passe pas mon temps à photographier les légumes MOI. Ne touchez pas s'il vous plaît, ne touchez pas mais qu'est-ce-que ça veut dire ce comportement ! ) >>
Nous savons tous que ce genre de comportement fait le show ! je pense que cette femme est vraiment désagréable et vraiment sincère dans sa colère car en effet elle se lève sûrement très tôt et quand elle voit des touristes ( comme moi ! ) prendre des photos au lieu d'acheter, cela doit l'agacer au plus haut point ! Je ne sais pas comment ces personnes qui sont là, sans doute depuis leur jeunesse, voient cette évolution ... des moeurs !
Sur cette place, le fournil est toujours là et s'est même agrandi puisqu'à l'angle de vicolo del Gallo, les propriétaires ont ouvert une annexe.
La pizza est toujours aussi bonne, croustillante et goûteuse ; le tourisme est sûrement une bonne chose pour eux !
Continuez sur le Vicolo del Gallo, au numéro 4, sur la droite ...
Attention ! je vous préviens, là aussi il y a une femme tout aussi désagréable que celle du marché.
Elle se dissimule derrière son bar, au premier abord, elle est sympathique mais cela peut se gâter si vous sortez votre appareil photo ou votre téléphone. Il faut travailler en caméra caché !
Cet endroit va sûrement disparaître, il est unique, il est si personnel, si propre à cette femme qui en a fait son antre comme une extension de son logis que l'on imagine au fond ... les murs décrépis sont décorés de tableaux, d'affiches en tout genre, de photos d'artistes italiens, une multitude de trésors pour ceux qui auraient la patience d'y regarder de plus prés, au dessus du bar, il y a même un immense mur de canettes.
Il y a plus de 20 ans donc je m'y suis arrêtée par hasard, je crois ... seule peut-être ou avec mon amie Bénédicte, je ne sais plus ! Rien à changer et cette impression de déjà vu ! de suspend ton vol ! m'émeut toujours ... 20 ans de moins, c'est toujours bon à prendre !
Je bois toujours un chocolat chaud, le rituel.
Comment ais-je réussi à faire toutes ces photos ? En fait, je me suis présentée et je lui ai demandé si je pouvais faire une photo mais pour moi c'était une façon de parler. Au bout d'un certain temps, je l'ai entendu ronchonner et puis plus clairement elle m'a dit :
- La vedo la sa ? Che pensa lei che non la vedo ? Non capisco, li ho detto UNA fotografia ... ma lei sta facendo un servizio fotografico ! ? ( Je vous vois vous savez ? Vous pensez-quoi que je ne vous vois pas ? Je ne comprends pas, je vous ai dit UNE photo ... mais vous êtes en train de faire un véritable reportage là !? )
Ce n'est pas mon habitude de " voler " des images mais je n'ai vraiment pas compris son raisonnement, nous ne sommes pas au Vatican quand même ! Son refus m'a semblé inapproprié même si il aurait fallu que je le respecte ; ayant peur que cet endroit ne disparaisse à jamais, ayant peur qu'à ma prochaine venue, ce bar soit fermé et/ou remplacé par un énième lieu commun.
Je me devais donc de lui désobéir.
Comment cela a t'il fini ? Et bien, malgré tout ! je n'étais pas à l'aise, je me suis donc excusée et je lui ai laissé, en offrande, un énorme sac de chicorée ( cicoria ) prêt à cuisiner ! que j'avais acheté sur le marché, non pas à sa congénère de caractère ! mais à ceux, beaucoup plus sympathiques, qui vendaient les artichauts.
Elle fut étonnée, je revois encore son regard, légèrement gênée ....
- Veramente ? grazie. ( - Vraiment ? merci. )
En fait, cela m'arrangeait de lui laisser ... je l'avais acheter pour me dédouaner d'avoir fait un petit film sur la découpe des artichauts mais étant au début de ma journée, il était difficile pour moi de garder cette poche ... donc cela tombait très bien !
IL PALAZZO FARNESE
En sortant vous allez sur la droite et vous tombez sur le palais Farnèse, l' ambassade de France à Rome.
Résumé pour apprendre ou briller en société :
<< De l'architecte Sangallo à Michel-Ange et d'autres, il fut achevé après 75 ans de travaux. En 1874, il devient le siège de l'ambassade de France, puis en 1911, il est vendu à la France mais en 1936, un accord est signé entre l'Italie et la France, pour en céder l'usage et l'entretien ... d'une durée de 99 ans !
En 2035, je vous l'annonce donc il ne sera plus français ! >>
Je suis ? ....
Vous prenez au fond sur la gauche de la photo puis sur la gauche plus loin de la via Pettinari, vous y découvrirez cette belle église rouge-ocre et cet oeil, le choc des cultures !
A l'angle droit avant l'église, vous découvrirez un chausseur ( Calzature ) au n° 87, la boutique est tout à fait simple, aucunement ostentatoire ( cela change du centre ! ). Il y a plus de 20 ans, j'y avais acheté une paire de chaussure très originale, que je possède et mets toujours en certaines occasions !
Les modèles de Franco Borini ne sont pas communs ! C'est un créateur et pour la première fois j'ai pu le rencontrer, lui parler et lui acheter une paire de bottines .
<< Les temps sont durs m'a-t'il-dit, les gens n'achètent plus que sur internet ou dans les chaînes. Je suis un peu désespéré, je ne sais pas si je vais encore rester ouvert longtemps. Vous êtes ma première cliente de la journée ! Je suis touché que vous soyez de Bordeaux, c'est toujours un peu de moi qui part à l'étranger. >>
( - Arvo PÄrt, My heart's in the Highlands - )
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Ensuite, allez tout droit, vous rejoindrez la piazza Navona, sur la gauche.
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Ensuite, allez tout droit, vous rejoindrez la piazza Navona, sur la gauche.
PIAZZA NAVONA
Commencez-vous à comprendre ma façon de percevoir les lieux ?
Inutile de vous montrer ce que tout le monde voit et montre ! Inutile de rajouter à la masse de photographies, d'autres photographies ... mais apercevoir les détails, les traits et semblances de cette place, sont désormais pour moi la seule manière de la décrire.
C'est une des places de Rome que je connais le mieux car c'était un lieu de passage pour moi, à tout heure du jour et de la nuit. Elle est beaucoup plus impressionnante quand tôt le matin, aucune âme ne vient la perturber ou très tard quand seuls les réverbères, illuminent par touches successives sa solitude exceptionnelle.
Dans La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, il y a une scène de nuit, assez brève, ou Jep Gamberdella la traverse.
C'est une des places de Rome que je connais le mieux car c'était un lieu de passage pour moi, à tout heure du jour et de la nuit. Elle est beaucoup plus impressionnante quand tôt le matin, aucune âme ne vient la perturber ou très tard quand seuls les réverbères, illuminent par touches successives sa solitude exceptionnelle.
Dans La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, il y a une scène de nuit, assez brève, ou Jep Gamberdella la traverse.
Quand vous êtes au centre de la place, venant donc de Campo di Fiori, vous prenez la ruelle sur la gauche. Elle vous mènera à une fourche qui au centre est occupé par une bâtisse dont le rez-de-chaussé, abritait un café celui de la Paix !
Caffe della Pace
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Mais le café n'existe plus ! excepté des travaux, des voitures, des palissades taguées et le pape en Superman ... pourquoi pas !
Ce lieu était un endroit atypique, j'y ai passé de belles soirées, le cuir côtoyait alors des miroirs dorés et des statuettes classiques comme cette tête de jeune femme, ci-dessous ( photo de mon billet de 2014 ). L'ombre y régnait en maître, on y distinguait tout, faiblement, même en pleine journée car les murs extérieurs étaient recouverts de lierre, grimpant et rampant. L'été, c'était un havre de fraîcheur et l'hiver, un lieu dans lequel on pouvait se réchauffer.
J'y ai vu une scène tournée avec Nicole Kidman du film tiré du livre de Henry James, Portait de femme.
Terriblement déçue, j'ai donc pris sur ma gauche où j'ai découvert ce mur !
Il peut représenter ce qu'est, aujourd'hui, Rome, pour ceux qui l'on connut avant, bien avant que l'uniformité des commerces ne l'envahisse.
Je le trouve beau, terriblement beau ... on devine encore la couleur ocre-rouge de ses débuts qui recouvrait une structure de briquettes mais le temps a fait son oeuvre, nul colmatage n'a été envisagé, quelques graffitis et collages se sont mêlés aux vicissitudes et lui donne aujourd'hui, cette allure.
- Bondieuseries murales, nous sommes en Italie ! - |
A l'entrée sous vos pas ! D'après vous quel est le côté le plus piétiné ?
No comment !
Vous continuez et en sinuant sur la droite vous tomberez sur la place des 5 lunes. Pourquoi cette place est importante pour moi ? Il s'y trouve une pâtisserie, elle est encore là ! qui porte le même nom de la place donc éponyme.
PIAZZA DELLE CINQUE LUNE
Cette pâtisserie a comme spécialité la Sacher torte et cette douceur autrichienne est mon gâteau d'anniversaire favoris , tout simplement.
Elle est une des seules à faire aussi, des gourmandises d'autrefois, " Antichi Romani ", textuellement, Antiquités Romaines !
J'ai acheté quelques unes de ces friandises et me suis dirigée vers le Tibre. Le soleil avait pointé quelques uns de ses rayons. Et pour la première fois, j'ai découvert les quais aménagés ... j'ai donc traversé le pont Umberto (ci-dessous) ... et plus je descendais les marches ( vous les voyez en face juste devant la palais de Justice ) vers les bords du Tevere, plus j'étais seule.
LUNGO TEVERE DEI MELLINI
Quelques joggeurs pour seuls importuns, je me suis assise sur les pavés où j'ai dégusté mes Antiquités Romaines !
Découvrir une ville de son fleuve est une curiosité qu'il ne faut pas négliger. La première fois que j'en pris conscience fut à Londres. Le long de la Tamise vous percevez la diversité, la grandiloquence contemporaine et architecturale car étrangement les façades font face au fleuve. Il y a peu d'espaces, tout semble accumulé, se chevaucher et plonger dans le fleuve. Pour Paris c'est différent, il y a une grande marge de manoeuvre entre les quais et les bâtiments entre eux car l'architecture n'est pas non plus la même. A Budapest, ce sont deux villes ( Buda et Pest ) qui bordent chaque côté du fleuve et les espaces verts sont nombreux.
A Bordeaux, c'est une même ville mais dont les deux rives se sont développés différemment et pas au même rythme ce qui est unique ! Mais seule la rive droite attire le regard ... la Garonne me fait penser au Tibre, même couleur et mêmes turpitudes des eaux fluviales.
A Bordeaux, c'est une même ville mais dont les deux rives se sont développés différemment et pas au même rythme ce qui est unique ! Mais seule la rive droite attire le regard ... la Garonne me fait penser au Tibre, même couleur et mêmes turpitudes des eaux fluviales.
- Des essais de poésies dont les supports ont été saccagés - |
J'ai encore un souvenir plus sauvage du Tibre, vers le Trastevere où les abords sont moins praticables. Deux souvenirs me reviennent en mémoire, l'un concerne une personne qui avait voulue se jeter du pont principal qui mène au Trastevere. Mon ami Alessandro s'était précipité pour l'en empêcher. Nous nous sommes impliqués après cette tentative, dans la vie de cette personne, pour essayer de comprendre ce geste désespéré mais après quelques semaines, il tenta de nouveau de sauter du pont ... cette fois-ci personne ne fut assez rapide pour le sauver.
Le second souvenir pourra vous sembler tout aussi effrayant. C'était en été, alors que je rentrais chez moi dans le Trastevere ( j'ai changé neuf fois de logements à Rome ), avant de traverser le pont, je me suis penchée sur le bord pour observer les eaux boueuses, j'ai toujours été attirée par le contraste de ce fleuve que les romains avaient sans doute du mal à dompter et la beauté de la ville.
J'aperçus donc, ce jour-là, des circonvolutions d'eaux plus importantes sur le bord opposé. Je m'accoudais, plus attentive et fixais un point bien précis. Je fus surprise puis terrifiée car je venais de distinguer assez nettement entre les herbes hautes, une forme serpentiforme ... énorme * !
Depuis ce jour, le Tibre est resté pour moi un fleuve mystérieux !
Je reste toutefois persuadée que les déchets déversés dans les eaux fluviales de toutes les villes du monde ne peuvent qu'engendrer des espèces hors-normes.
Le second souvenir pourra vous sembler tout aussi effrayant. C'était en été, alors que je rentrais chez moi dans le Trastevere ( j'ai changé neuf fois de logements à Rome ), avant de traverser le pont, je me suis penchée sur le bord pour observer les eaux boueuses, j'ai toujours été attirée par le contraste de ce fleuve que les romains avaient sans doute du mal à dompter et la beauté de la ville.
J'aperçus donc, ce jour-là, des circonvolutions d'eaux plus importantes sur le bord opposé. Je m'accoudais, plus attentive et fixais un point bien précis. Je fus surprise puis terrifiée car je venais de distinguer assez nettement entre les herbes hautes, une forme serpentiforme ... énorme * !
Depuis ce jour, le Tibre est resté pour moi un fleuve mystérieux !
Je reste toutefois persuadée que les déchets déversés dans les eaux fluviales de toutes les villes du monde ne peuvent qu'engendrer des espèces hors-normes.
* D'aucuns diront que j'ai une énorme imagination. Ceci expliquant peut-être cela !
IL VATICANO
En repartant sur le pont, alors que le ciel se voile et nimbe la ville d'une lumière diaphane qui lui est tellement particulière ; vous apercevrez le Vatican sur la droite.
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Cet état dans la ville est un lieu privilégié ; nous y allions faire des courses car les produits sont détaxés, j'ai le souvenir d'une boutique de tissus et de vêtements anglais, tout en bois sombre, très classieuse ; la bourgeoisie romaine aime le style british. Antonella dont le grand-père était un des sculpteurs du Vatican, spécialisé dans les médailles, avait des laisser-passer et chaque mois, nous allions y passer quelques heures. Quand vous prenez conscience que vous franchissez les portes du Vatican, d'une façon assez régulière, qu'il vous est possible de vous promener dans les jardins et d'apercevoir Rome de ce point de vue, et bien ... vous pouvez croire en quelque chose qui vous dépasse ... la chance !
Ayant retraversé le pont Umberto, au carrefour, vous pouvez descendre sur la gauche les quelques marches qui vous mèneront ...
VIA DELL ' ORSO
Ce fut l'atelier d'Antonella Marino, professeur d'histoire de l'art et fleuriste renommée, chez qui j'ai été accueillie pour la première fois à Rome. Aujourd'hui studio d'un architecte, en revoyant cette porte ( n° 92 ), je pourrais vous décrire l'intérieur les yeux fermés. J'y ai vécu de grands moments et de grandes mélancolies. De cette porte sont sorties des compositions florales étonnantes pour des lieux et des évènements tout aussi exceptionnels.
Grâce à Antonella, j'ai pu visiter et découvrir des endroits que seuls les romains connaissent. Antonella et Fredi m'ont fait découvrir d'autres marchés, d'autres pâtisseries, d'autres restaurants, d'autres villes et chemins. J'ai conduit des voitures de rêve, je me souviens d'un voyage vers la côte en DS, de quelques centaines de mètres dans une vieille porche verte et ... d'une Ferrari rouge conduite par l'oncle de Chiara que nous allions chercher au lycée français et dans laquelle je ne me sentais pas à l'aise du tout ... car en fait on vous regarde étrangement et différemment selon que vous êtes le conducteur ou la passagère ! ( Non ! à l'époque l' inverse était peu probable ) ... Antonella avait aussi une fiat break originale avec laquelle nous sillonnions Rome en toute simplicité.
Revenons à notre ours ! " Orso " voulant dire ours alors que ce relief ressemble plutôt à un lion. Cet endroit restera donc pour moi inoubliable.
VERS PIAZZA DI SPAGNA
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Vous passerez peut-être devant la Dante Alighieri où j'ai pris des cours d'italien.
N'hésitez pas à aller découvrir ce qui se cache au bout de ces porches. Les cours d'immeubles en Italie sont toujours joliment décorées de végétations sur fond de murs colorés.
PIAZZA DI SPAGNA
En fin d'après-midi le soleil fut de retour et brilla ardemment. Alors les ombres réapparaissent. Quand vous êtes dos aux escaliers de la place, allez ensuite à droite vers la ...
VIA DEL BABUINO
Vers le milieu de cette rue que je connais si bien puisque j'y ai vécu chez Antonella, Fredi et Chiara, leur fille, qui, a elle aussi bien changée ! vous devez vous arrêter au Ristorante Canova Tadolini, sur la gauche, n°150 ( billet Rome en 2014 ). Ce lieu reste toujours étonnant par son originalité. Le Cedrata* Tassoni est la boisson à découvrir .
* Le cédrat est un agrume de grand taille proche du citron, son écorce bosselée est très épaisse, il est donc peu juteux. Ses origines ( Himalaya )et espèces sont nombreuses mais c'est en Corse qu'il est le plus doux et que sa culture connut un grand succès.
Comment un lieu, quel qu'il soit, peut-il vous étonner et vous surprendre à chaque visite. Ce visage sculpté vous surprend par sa beauté, fragment endormi d'un ensemble qui n'est plus ; l'envie de caresser la joue, de suivre l'arrête de son nez, l'arcade sourcilière, d'effleurer ses lèvres pour se surprendre enfin à adoucir ses pas de peur de la réveiller .
Avant de poursuivre sur la via del Babuino et déboucher sur la piazza Navona, prenez à droite ...
VIA MARGUTTA
C'est dans cette rue que j'ai dormi pour la première fois à Rome. Mes parents y avaient loué deux chambres. Avec ma soeur, ils étaient venus m'accompagner. Je sus plus tard que Federico Fellini y habitait avec sa femme Guiletta Masina.
Si vous me suivez et me lisez, vous devez vous souvenir de Maria ?
Maria qui était leur repasseuse et dont je vous ai parlé dans mon billet précédent, car elle ne voulait pas qu'on la prenne en photo.
Cette rue parallèle à la via del Babuino, est beaucoup moins fréquentée, elle est presque sombre, l'été, c'est un passage bienveillant car rafraîchissant .
- Contraste - |
En revenant sur la via del Babuino, vous trouverez sur la gauche, un des restaurants biologiques, végétariens et vegans, les plus côtés de Rome, Il Margutta, depuis 1979. C'est aussi une galerie et un espace où des évènements ont lieu.
Puis en reprenant la via del Babuino, sur la droite vous allez donc arriver sur la place Navona dont le célèbre Caffe Canova.
J'y vis pour la première fois Federico Fellini, attablé le long du mur avec son chapeau qui le caractérisait si bien. Si j'ai une véritable passion pour le cinéma italien, je pense qu'il en est responsable.
Le 31 octobre 1993, date de sa mort j'étais à Rome mais je ne suis pas allée voir sa dépouille exposée, il y avait foule, nous sommes juste passés en voiture devant l'église.
Prenez sur la droite au café Canova et grimpez !
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- Au sol une déclaration d'amour ! - |
Vous avez là une des plus belles vues de Rome.
- Photo de 2014 - |
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Continuez sur la droite ...
VILLA MEDICIS
L'Académie de France est " le plus bel endroit du monde à Rome " ! Derrière cette façade, j' y ai vécu aussi et à ma façon, je fus une pensionnaire. Grâce à Manuela Morgaine, Georges Didi - Hubermann et leur fils Samuel dont je fus la jeune fille au pair. Tous les jours donc je montais au Paradis et je m'occupais d'un petit ange ! Je le promenais dans les jardins en prenant l'allée des Orangers, et notre rituel était de passer sur la terrasse qui surplombait Rome ... de temps en temps, j'allais à la bibliothèque, j'assistais aux conférences et j'ai le souvenir d'une fête sur le thème de Fellini ... j'ai aussi eu l'occasion de créer pour Manuela, le directeur de l'époque et certains pensionnaires, des vases " souvenirs ".
- Main de Manuela sur son vase - |
Déjà, les murs me parlaient ! Je m'en suis donc inspirée pour faire les fonds sur lesquels j'ai peint d'un côté les fameux trois pins des jardins de la Villa et de l'autre côté, la façade toujours du côté jardin.
Il m'est arrivé de me promener seule, du côté des ateliers d'artistes, le soir après le retour de Manuela. Je voulais profiter de ces instants uniques, j'observais ainsi les ateliers qui de nuit apparaissaient dans toutes leurs hauteurs. Certains soirs, aux abords des ateliers de musiciens, j'écoutais la musique s'en échapper et je m'allongeais sur l'herbe :
- Mais quelle chance j'ai ! Tout ce que tu as étudié en cours d'histoire de l'art à Bordeaux, sur le Voyage initiatique des artistes à Rome ... tu le vis ma vieille. Tous les matins du monde .... moi Isabelle, je suis au Paradis.
Bien-sûr à chacun son paradis et selon les étapes de sa vie ...
Et comme dirait l'ours ( le deuxième ours de ce billet ! ) Baloo, en chantant, dans Le Livre de la Jungle : il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux, il faut se satisfaire du nécessaire, ... (cette phrase est à méditer ).
Pour moi à cette époque, être là, c'était nécessaire.
De cette époque il me reste mes mains en plâtre qu'une jeune artiste ( compagne d'un des pensionnaires ) m'avait faîtes. Elles sont encore intactes, seul un petit doigt s'est cassé.
L'Académie de France à Rome, se visite, en plusieurs langues, du mardi au dimanche, de 10 h à 16h. Prévoyez large ...
Si vous continuez tout droit, vous arriverez sur l'église française ....
La Trinité des Monts qui surplombe la place d'Espagne où l'escalier sert d'estrade au spectacle qui s'affiche autour de la fontaine. Là convergent tous les touristes de la via Condotti, de la via del Babuino, du Pincio, de la via Sistina, bref le point culminant d'une journée qui verra les escaliers bondés de personnes ravies, épuisées comme moi, buvant des bières et profitant des derniers rayons de soleil.
- Mais quelle chance j'ai ! Tout ce que tu as étudié en cours d'histoire de l'art à Bordeaux, sur le Voyage initiatique des artistes à Rome ... tu le vis ma vieille. Tous les matins du monde .... moi Isabelle, je suis au Paradis.
Bien-sûr à chacun son paradis et selon les étapes de sa vie ...
Et comme dirait l'ours ( le deuxième ours de ce billet ! ) Baloo, en chantant, dans Le Livre de la Jungle : il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux, il faut se satisfaire du nécessaire, ... (cette phrase est à méditer ).
Pour moi à cette époque, être là, c'était nécessaire.
De cette époque il me reste mes mains en plâtre qu'une jeune artiste ( compagne d'un des pensionnaires ) m'avait faîtes. Elles sont encore intactes, seul un petit doigt s'est cassé.
L'Académie de France à Rome, se visite, en plusieurs langues, du mardi au dimanche, de 10 h à 16h. Prévoyez large ...
Si vous continuez tout droit, vous arriverez sur l'église française ....
La Trinité des Monts qui surplombe la place d'Espagne où l'escalier sert d'estrade au spectacle qui s'affiche autour de la fontaine. Là convergent tous les touristes de la via Condotti, de la via del Babuino, du Pincio, de la via Sistina, bref le point culminant d'une journée qui verra les escaliers bondés de personnes ravies, épuisées comme moi, buvant des bières et profitant des derniers rayons de soleil.
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L'ARTICHAUT
Que ce soit la saison qui redonne vie ?
c'est une bonne raison ... pour en consommer.
Originaire d'Afrique du Nord puis de Lombardie, c'est encore Catherine de Médicis qui friande de ce légume l'importa en France. C'est une plante dont l'inflorescence fournit un réceptacle qui est comestible ainsi que la base des bractées (feuilles).
Deux artichauts dominent sur nos étales du printemps à l'automne, le breton (gros et rond) et l'italien (petit et violet) ; le premier se mange cuit et le second plutôt cru.
Riche en potassium et en fibres, il a donc des effets diurétiques mais en grande quantité il peut avoir l'effet inverse ! Il s'oxyde vite donc il ne faut pas le conserver plus de deux jours même cuit.
Je crois que le premier restaurant dans lequel Antonella et Fredi m'aient emmené, se trouvait dans le quartier juif de Rome, " Giggetto ", al portico d'Ottavio, prés du marché aux poissons, la spécialité culinaire en était et en est toujours Il carciofo alla giudia, l'artichaut frit ... on le trouve maintenant un peu partout dans Rome.
Pour ma part et comme d'habitude, j'en ai fait une adaptation très personnelle ; l'artichaut semi-frit, soupe de tomates et lentilles al dente, curcuma, poivre, sel et basilic frais ciselé.
" ... la vie est incompréhensible car je vais le manger . "
L'artichaut, bien-sûr, par Jean-Michel Ribes qui termine ainsi son "ode " à l'artichaut.
Ce sont les rois sur le marché de Campo di fiori, en saison.
Tomber amoureuse ou amoureux assez souvent et sans beaucoup de discernement ? C'est avoir selon l'expression un coeur d'artichaut.
L'origine en est étonnante et peu connue en fait. Le travail des forgerons de Culann, de l'historique province de l'Ulster en Irlande, est dénommé et reconnu dans toute l'Europe comme " l'art du chaud ". En France, les forgerons avaient une espérance de vie très limitée car victimes d'insuffisance cardiaque et exceptionnellement de mort subite ; l'expression prend alors tout son sens " un coeur d'art du chaud ".
Voici un florilège de toutes mes photos sur l'artichaut ... c'est un légume que je trouve très esthétique, il a l'allure d'une fleur rustique, " carapacée " !
C'est d'ailleurs étrange car en revenant sur l'expression " coeur d'artichaut ", pour arriver au réceptacle qui lui sert de coeur donc ... il en faut du temps et de la patience pour en ôter toutes les feuilles !
" On n'a qu' à manger des artichauts. Les artichauts c'est un vrai plat de pauvres ? C'est le seul plat que quand tu as fini de manger, t'en as plus dans l'assiette que quand tu as commencé ! " Coluche
- Artichaut frit -
Travail photographique pour la recette
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Ci-dessous c'est un travail sur l'artichaut à l'époque où je travaillais dans l'atelier décor de chez Potel & Chabot, en 1997. Ce sont des centres de table qui étaient présentés tous les jours à la table des chefs et patrons de la maison ; il y a aussi les radis, les courgettes, les aubergines, les haricots verts etc. Selon les saisons bien-sûr !
Je vous l'accorde, aujourd'hui ces compositions seraient bien ringardes :-)
Ma dernière photo en date de l'artichaut ... 2018
Conclure est difficile, presque inutile
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il n' y a plus rien à dire de plus, une page se tourne et il faut être joyeux alors c'est avec Jep Gamberdella et La Grande Bellezza que je clos le chapitre d'a-cajou.
Et ensemble nous danserons !
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